La course à pied est un sport de liberté, de dépassement de soi. Mais dans une Europe de plus en plus exposée aux vagues de chaleur et aux efforts extrêmes, cette passion peut se transformer en drame. Ces dernières années, plusieurs coureurs – hommes et femmes – ont perdu la vie en faisant leur sport ou juste après un effort intense.
En tant que coach sportif, c’est l’une de mes plus grandes hantises : voir un athlète s’effondrer, malgré toute la préparation, la passion et la prudence. Les mois récents ont tristement confirmé la vulnérabilité des coureurs.
Des histoires vraies, des vies fauchées
14 juin 2025 – Un jeune gendarme de 20 ans meurt à Olivet
Lors de la course caritative « Les Kilomètres du Cœur » à Olivet (Loiret), un jeune gendarme de 20 ans, habitant d’Olivet, s’est effondré après avoir franchi la ligne d’arrivée. Victime d’un arrêt cardiaque, il n’a pas pu être réanimé malgré l’intervention rapide des secours. Son identité n’a pas été rendue publique. [1]
11 juin 2025 – Cristina Santurino, 36 ans, décède le jour de son anniversaire
Athlète espagnole et docteure en nutrition, Cristina Santurino est décédée quelques jours après avoir terminé le marathon de montagne Zegama-Aizkorri. Sa disparition a bouleversé la communauté du trail. [2]
10 mai 2025 – Serge, 62 ans, décède sur le 27 km de la Traversée de la baie
Lors de la Traversée de la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Serge, membre du club de Guengat (Finistère), a été victime d’un malaise cardiaque à Plérin. Il est décédé cinq jours plus tard à l’hôpital. [3]
25 mai 2025 – Un gendarme de 26 ans meurt à 800 mètres de l’arrivée
Lors du trail de Lion-d’Angers, un gendarme de 26 ans s’est effondré à quelques centaines de mètres de la ligne d’arrivée. Il n’a pas pu être sauvé. [4]
6 avril 2025 – Un coureur de 38 ans décède sur le parcours du semi-marathon de Madrid
Un homme de 38 ans est mort pendant le semi-marathon de Madrid, victime d’un arrêt cardiaque sur le parcours. [5]
Un joggeur retrouvé mort à Estaimpuis
En avril 2019, un homme âgé de 54 ans domicilié à Kain a été retrouvé sans vie, près des éoliennes d’Estaimpuis. La veille de la découverte de son corps sans vie, il avait pris part à une sortie encadrée dans le cadre du programme « Je cours pour ma forme », mais n’était jamais revenu au point de départ. Malgré les recherches engagées par la police locale, c’est un hélicoptère qui a permis de localiser son corps. Il aurait succombé à un accident cardiaque. [6]
Cette tragédie m’a profondément marqué. Elle s’est déroulée tout près de chez moi, lors d’une séance d’entrainement d’un programme destiné à promouvoir la santé et le bien-être. Elle me rappelle que, même dans des conditions climatiques idéales, personne n’est à l’abri d’un drame.
Des chiffres qui parlent
Selon l’OMS, la chaleur extrême cause plus de 175 000 décès par an en Europe, un chiffre en constante augmentation. Les coureurs, soumis à un stress thermique intense, sont particulièrement exposés.
Prévenir pour protéger
Les experts recommandent :
- Courir aux heures les plus fraîches
- S’hydrater régulièrement
- Reconnaître les signes d’alerte : vertiges, nausées, confusion
- Ne pas courir seul en période de forte chaleur
Conclusion : vigilance et humilité
Cristina, Serge, ces jeunes gendarmes, ce coureur madrilène, ce joggeur d’Estaimbourg… Ce ne sont pas que des noms. Ce sont des histoires, des passions, des familles endeuillées. Dans un monde où la chaleur devient un adversaire invisible, il est crucial d’être prudent lors de la pratique sportive par temps chaud pour éviter les coups de chaleur et autres problèmes liés à la température.
Mais il faut aussi se rappeler que personne n’est à l’abri d’un souci cardiaque, quelles que soient les conditions climatiques. La vigilance, l’écoute de son corps et le respect de ses limites doivent toujours primer.
