Marathon de Bratislava en Slovaquie

Date : dimanche 7 avril 2019

Récit personnel

Un marathon entre maîtrise, émotion et performance

Bratislava, dimanche 7 avril 2019. Ce jour-là, j’ai couru le marathon le plus rapide de ma vie. Une ville discrète, nichée entre le Danube et les Carpates, m’a offert un terrain propice à la performance. Le ČSOB Bratislava Marathon, avec son parcours en boucle à parcourir deux fois, m’a permis de mettre à profit toute mon expérience de coureur. C’était mon dixième marathon, et je le savais : ce genre de course ne s’improvise pas, cela se construit, se digère, se respecte.

Une aventure partagée

Je n’étais pas seul pour cette aventure. À mes côtés, Caroline, enceinte de notre fille Hannah, et sa fille Naïma, pleine de curiosité. Ce voyage avait une saveur unique : celle d’un moment suspendu, entre l’attente d’un nouveau rôle de père et l’accomplissement d’un défi personnel. Chaque foulée portait en elle une émotion nouvelle, une projection vers l’avenir.

Une boucle, deux fois l’effort

Le parcours du marathon de Bratislava est composé d’une boucle à répéter deux fois. Un tracé plat, rapide, mais mentalement exigeant. Repasser deux fois au même endroit, c’est aussi affronter deux fois les mêmes doutes, les mêmes faux plats, les mêmes relances. Mais c’est aussi l’occasion de mieux gérer son effort, d’anticiper, de corriger.

Dès les premiers kilomètres, je me suis senti bien. L’alimentation des jours précédents avait été soigneusement pensée : glucides complexes, hydratation maîtrisée, pas d’excès. Pendant la course, je suis resté fidèle à une stratégie simple mais efficace : des morceaux de banane à intervalles réguliers. Naturels, digestes, rassurants. Une habitude que j’ai adoptée au fil des marathons, et qui m’a toujours réussi.

Une ville discrète, un public sincère

Bratislava n’a pas l’exubérance d’un grand marathon international, mais elle a l’authenticité. Le public, parfois clairsemé, était toujours sincère. Des familles, des enfants, des bénévoles enthousiastes. Des groupes de musique locaux, des encouragements en slovaque, et même des photos sur les murs de Peter Sagan, l’enfant du pays, triple champion du monde de cyclisme. Ici, même à pied, on sent que l’esprit de la compétition et du panache est dans l’ADN national.

Une arrivée pleine de sens

Les derniers kilomètres, je les ai courus avec lucidité. Pas de mur, pas de crampe, juste cette fatigue familière, presque rassurante. Je connaissais cette sensation. Je l’avais apprivoisée. Et puis, l’arche d’arrivée, les pavés du centre-ville, les applaudissements. Je franchis la ligne avec un temps record personnel, le souffle court, mais le cœur léger.

Ce n’était pas juste une performance. C’était une affirmation. Celle d’un coureur qui connaît son corps, qui respecte la distance, et qui, ce jour-là, a su tout aligner : la météo, la stratégie, l’envie.

Statistiques de course

  • Temps total : 3h06:00
  • Distance : 42,195 km
  • Allure moyenne : 4 min 24 s / km
  • Classement : 71e