Marathon de Paris en France

Date : dimanche 8 avril 2018

Récit personnel

Un marathon pour ses 20 ans

Paris. Le 8 avril 2018. Une ville en éveil, baignée d’un soleil printanier, prête à accueillir plus de 42 000 coureurs venus du monde entier. Ce jour-là, je n’ai pas couru pour un chrono. J’ai couru pour une amie. Pour une promesse. Pour une fête. Ce marathon, c’était celui de Florine Tanghe, pour ses 20 ans. Et c’était aussi, sans aucun doute, le plus collectif de tous mes marathons.


Une aventure à plusieurs visages

Nous étions un petit groupe, unis par l’amitié et l’envie de partager cette expérience unique : Florine TangheAlex LaurentGuillaume Kensier et moi. Nous avions logé ensemble, avec certains de leurs proches, dans une auberge de jeunesse, en dortoirs, comme une colonie de vacances pour adultes. Le matin du départ, autour d’un petit déjeuner partagé, l’excitation était palpable. Les visages encore un peu endormis, mais les cœurs déjà en course.


L’attente, les frissons, les Champs-Élysées

Dans les sas de départ, l’attente fut longue, mais l’ambiance électrique. Des milliers de coureurs rassemblés sur les Champs-Élysées, prêts à s’élancer vers l’inconnu. Des langues du monde entier, des regards complices, des encouragements échangés entre inconnus. Le ciel était dégagé, la température idéale. Et puis, le coup de feu. Le flot humain s’est mis en mouvement.


Un marathon pour Florine

Dès les premiers mètres, j’ai su que ce marathon serait différent. J’ai couru tout le long avec Florine, à son rythme, à ses côtés. Elle s’est un peu emballée en voyant passer les meneurs d’allure, grisée par l’ambiance. Mais très vite, nous avons trouvé notre cadence. Guillaume et Alex n’étaient jamais loin. La famille de Guillaume était là, postée à plusieurs endroits du parcours, criant nos prénoms, agitant des pancartes. Le père de Florine, Pascal, était aussi présent, les yeux brillants de fierté.


Beauté, cohue et coordination : l’art de courir à plusieurs à Paris

Le parcours nous a fait traverser les plus beaux sites de la capitale :
Place de la Concorderue de RivoliLouvreBastilleChâteau et Bois de Vincennesquais de SeineNotre-DameTour EiffelBois de Boulogne, pour finir sur l’avenue Foch, avec l’Arc de Triomphe en ligne de mire.

À un moment, j’ai cru apercevoir Versailles au loin — ou peut-être était-ce l’euphorie du moment. Ce que je retiens surtout, c’est l’ambiance. Des bénévoles souriants, des musiciens, des spectateurs en liesse. À aucun moment nous n’avons couru seuls. Il y avait toujours du monde autour de nous, une marée humaine en mouvement, portée par une énergie incroyable.

Les tables de ravitaillement étaient bien garnies, mais souvent encombrées. Il fallait jouer des coudes pour attraper une bouteille d’eau ou un quartier d’orange. Et quand on court en groupe, c’est un vrai défi de ne pas se perdre dans la foule. Heureusement, nous avions des téléphones, ce qui nous a permis de nous retrouver facilement. Une organisation totalement improvisée mais efficace.


La montée, la douleur, la délivrance

La fin du parcours fut rude. Une montée dans un parc (le Bois de Boulogne, sans doute), où chaque pas devenait plus lourd. Florine souffrait, mais elle tenait bon. Je l’encourageais, je la soutenais. Nous étions épuisées, mais ensemble. Et puis, enfin, l’avenue Foch, la ligne d’arrivée, les bras levés après 4 heures 1 minute et 41 secondes d’effort.


Un geste fort, une fin symbolique

À l’origine, c’est Chantal, la femme d’Alex, qui devait courir ce marathon. Elle s’était préparée, elle en rêvait. Mais une blessure de dernière minute l’a empêchée de prendre le départ. Alors, dans un élan de générosité et d’amour, Alex a enfilé le dossard à sa place. Il a couru presque l’intégralité du parcours, avec dans le cœur l’idée de lui offrir, malgré tout, un bout de cette aventure.

Et dans les derniers hectomètres, alors que l’arrivée se profilait, il lui a tendu le dossard qu’il portait. Chantal a pris son relais, les yeux brillants, les jambes tremblantes mais le sourire immense. Elle a franchi la ligne sous les applaudissements, portée par l’émotion et par ce geste magnifique.

Un moment suspendu. Un instant de tendresse, de partage et de dépassement, qui restera gravé bien au-delà des kilomètres.

Ce marathon restera à jamais celui de l’amitié, de la solidarité, de la joie partagée. Une course pour célébrer la vie, les liens qui nous unissent, et la beauté de courir ensemble.

Statistiques de course

  • Temps total : 4h01:41
  • Distance : 42,195 km
  • Allure moyenne : 5 min 43 s / km
  • Classement : 14613e