1. Marathon de Amsterdam 18/10/2015 Pays-Bas

J’ai participé, sans vraiment le savoir, à la 40e édition du marathon d’Amsterdam. Il a rassemblé pas moins de 12000 participants.

Au moment d’écrire ces lignes, plus de 3 ans après avoir bouclé les 42 kilomètres dans la capitale hollandaise mes souvenirs sont un peu lointains et fuyants, mais je garde des sensations énormes de mon arrivée dans le stade olympique.

Mon poil se dresse quand je repense à l’ambiance une fois sur l’anneau. Le début de course au milieu de cette énorme foule reste un souvenir fort de cette aventure unique.

Les cris et les applaudissements des nombreux supporteurs présents dans l’enceinte olympique ne me quitteront plus jamais. Malgré l’angoisse, la peur des ampoules et des crampes, j’étais partagé entre boule au ventre et excitation. Il faut dire que j’étais bien seul dans mon sas de départ au moment de me mettre en route.

Je me sentais comme une âme « abandonnée » au milieu de ces milliers de joggeurs. Il y avait des hollandais, c’est tout à fait logique, mais dans le peloton on parlait toutes les langues. J’ai croisé des anglophones, des néerlandophones, des portugais, des espagnoles, des français et même des belges. J’étais pratiquement au coeur de l’Europe.

Je n’avais alors qu’une seule idée en tête. Réaliser mon rêve, boucler un marathon…

Ma sœur et ma filleule m’avaient gentiment accompagné pour cette première expérience. La veille du départ, nous avions visité le hall d’exposition et j’avais récupéré mon dossard.

Je me souviens que nous avions marché plusieurs kilomètres dans la ville. D’abord de l’hôtel, jusqu’au stade Olympique et ensuite en ville pour découvrir les « charmes » de la capitale.

Les canaux, les commerces et l’ambiance si particulière de cette ville aux mœurs légères. Entre odeur de marijuana et profils de jeunes femmes aux fenêtres et dans les vitrines.

Ma filleule qui rentrait dans l’adolescence était surprise par les rencontres plus que surprenantes à certains coins de rues.

Mais revenons un peu à l’épreuve sportive, même si je suis sûr que vous ne seriez pas dérangé à l’idée d’évoquer les délices offerts par les hollandais et les hollandaises, bande de petits coquins….

Un parcours et une ambiance propices au chrono !

Après un transfert en navette et une discussion avec un marathonien aguérri entre l’hôtel et le stade, j’étais enfin dans le box de départ vers 9h30. Bien entendu, j’ai découvert, joie des premières fois, les files interminables des toilettes, la recherche avec impatiente et enthousiasme de mon box de départ et puis j’ai découvert cette pression, si particulière, quand on participe à un grand événement.

J’allais enfin écrire une première ligne à ma légende personnelle. J’avais repris le chemin des entraînements et retrouvé la passion de la course depuis quelques mois à peine. En effet, fin 2013 lors des 20 km de la forêt de Beloeil, au bout du rouleau, j’avais fait le serment de ne plus rechausser de baskets.

Jusqu’au jour où, à la fin de l’année 2014, une amie coureuse m’a contacté pour courir une course en bînome à Dergenau, le premier bînome des neiges. Comme par magie, peut-être celle de Noël, la passion est revenue d’un coup. Ma filleule, qui s’est mise aussi à courir sur le challenge, m’a aussi permis de retrouver l’envie d’avoir envie. Ses bons résultats, combinés à mon envie de courir plus vite, m’ont rendu le plaisir du jogging.

Mais là, 10 mois après cette reprise, j’étais au départ de mon premier marathon, j’avais repris le chemin du challenge ACRHO. Ce dimanche 18 octobre, j’étais en forme, mais je ne savais pas du tout de quoi j’étais capable. Terminer était clairement mon seul objectif…

Après 5 km, ponctué de ralentissement, de petites accélération et de zigzague, je me sens bien. Des supporteurs d’autres coureurs me reconnaissent, ils ne connaissent pas mon prénom, mais ils m’ont déjà vu sur des courses. Ils me crient « aller ACRHO », de quoi me donner du courage. Petit à petit le stress s’envole et je tente de trouver du plaisir. Au bout de 10 km, je me sens bien. J’essaie de me parler :  » Surtout ne va pas trop vite « , je tourne bien, je suis entre 12 et 13 km par heure.

Nous entamons le passage le long du canal, le vent est de face, j’accroche un groupe. A mon grand étonnement, les kilomètres défilent. Rapidement, je passe le semi-marathon et je me sens bien. Je me demande,  » est-ce que je vais bientôt ressentir des efforts, de la fatigue ?  »

Une athlète longiligne me dépasse, elle a une bonne allure, je décide de me placer dans son sillage, les kilomètres s’enchaînent… le trentième kilomètre arrive, j’ai souvent entendu parler du mur du marathon et je le redoute.

J’ai une petite boule au ventre qui s’installe et je reste dans le sillage de cette athlète de couleur. La pluie s’invite. Le temps est à la grisaille, la deuxième partie de la course nous ramène dans la banlieue, un peu triste d’Amsterdam. Les premières douleurs apparaissent. Alors que je me sentais encore bien à peine un kilomètre plus tôt, le long de l’Amstel, mon moral est comme le temps, l’affaire se gâte.

L’envie de s’arrêter me traverse l’esprit. On doit remonter le parc Vondel. Même si celui-ci semble plaisant avec ses chemins assez large, la remontée présente à cet endroit me semble interminable, les crampes apparaissent et je passe à la marche. Mais je ne veux pas m’arrêter et très rapidement je reprend ma course pour terminer cette première expérience.

Le stade Olympique apparait après un virage, le bruit de la foule est de plus en plus présent. Le public est au rendez-vous, les 400 derniers mètres sont les plus faciles à parcourir, malgré la douleur, toutes les tensions sont évacuées lors du tour de cet anneau. La satisfaction personnelle est bien présente, je peux enfin entrer dans la grande et belle famille des marathoniens.