Date : dimanche 2 avril 2017
Récit personnel
Courir dans l’Histoire, porté par les miens
Quatrième marathon, quatrième capitale. Après Amsterdam, Madrid et Budapest, c’est à Rome, la ville éternelle, que je poursuis mon Tour d’Europe en marathons. Ce 2 avril 2017, je m’élance sous la pluie, mais le cœur léger, entouré de ceux qui comptent le plus.
Une aventure familiale, une fois encore
C’est la troisième fois que ma maman m’accompagne sur un marathon. Elle était déjà là à Madrid, puis à Budapest. Cette fois, elle est venue avec ma sœur Cynthia, mon beau-père Patrick et Maëlle, ma filleule. Nous avons logé dans un appartement au nom symbolique : “Casa di Marco”, comme mon papa. Ce détail m’a profondément touché. Comme un clin d’œil, une présence discrète mais bien réelle.
Rome sous la pluie, mais lumineuse
Le ciel est gris, la pluie tombe par intermittence. Les pavés sont glissants, les rues brillent. Mais Rome sous la pluie, c’est toujours Rome. Et courir dans ses rues chargées d’histoire, c’est un privilège. Le marathon s’élance via dei Fori Imperiali, au pied du Colisée, et serpente à travers les rues les plus emblématiques de la ville.
Malgré la pluie, les supporters sont là, fidèles, enthousiastes. Certains sont abrités sous des parapluies colorés, d’autres chantent, tapent dans les mains, ou agitent des drapeaux italiens. Des groupes de musique sont postés à intervalles réguliers, certains improvisés, d’autres officiels. On nous avait promis plus de 50 orchestres sur le parcours, et ils sont bien là, apportant chaleur et rythme à cette matinée humide.
Les pavés sont glissants, les relances nombreuses, mais je me sens bien. Je suis concentré, porté par l’ambiance, par la ville, par l’histoire. Rome sous la pluie, c’est une ville qui ne se laisse pas apprivoiser facilement, mais qui, une fois adoptée, te donne tout.
Un parcours de carte postale
Je passe par la Piazza Venezia, puis longe la Via del Corso, traverse la Piazza di Spagna, et aperçois la fontaine de Trévi, baignée d’une lumière grise et douce.
C’est alors que je vis un moment suspendu : en passant au pied de la fontaine, j’entends résonner “Don’t Stop Me Now” de Queen. Une chanson que ma sœur m’a souvent fait écouter. Elle me connaît bien. Ce morceau me galvanise. Je souris. Je n’ai pas envie de m’arrêter. Je suis porté.
Plus loin, je longe le Tibre, traverse plusieurs ponts majestueux, et découvre une vue imprenable sur le Vatican et la basilique Saint-Pierre. Le parcours est un véritable musée à ciel ouvert. Chaque foulée est un voyage dans le temps.
Maîtrise, confiance… et negative split
Je gère parfaitement mon effort. Pour la première fois, je réalise un negative split : la seconde moitié est plus rapide que la première. Je ne marche pas une seule fois. Je suis concentré, lucide, en pleine maîtrise. Je pense à mes proches, à leur présence, à leur soutien. Je me sens fort.
Une arrivée sous les regards aimés
Les derniers hectomètres approchent. Je scrute la foule. Et je les vois. Maman, Cynthia, Patrick, Maëlle. Les derniers hectomètres approchent. Ils sont là, comme promis. Leurs visages, leurs sourires, leurs encouragements me transpercent. Je sens une vague d’émotion monter. Je suis fatigué, trempé, mais porté par leur présence.
Je jette un œil à ma montre. Et là, je réalise. Je suis en train de pulvériser mon record personnel. Pas juste quelques secondes, mais près de 10 minutes de mieux que mon précédent meilleur temps. C’est énorme. Inespéré. Je n’en reviens pas.
Je serre les dents, je me redresse, j’accélère. Je franchis la ligne en 3h21:43, 1310e sur des milliers. Je suis heureux. Fier. Fier de ma course, de ma progression, de ce moment partagé avec ceux que j’aime.
Rome m’a offert bien plus qu’un marathon. Elle m’a offert une victoire intime, une confirmation que je suis sur le bon chemin. Et ce regard échangé avec mes proches à l’arrivée… je ne l’oublierai jamais.
Statistiques de course
- Temps total : 3h21:43
- Distance : 42,195 km
- Allure moyenne : 4 min 46 s / km
- Classement : 1310e