Samedi 21 juin 2025, 13h00 – Jurbise
Certaines courses ne se courent pas avec des dossards, mais avec le cœur. Ce samedi, je n’étais pas là pour accrocher un dossard, mais pour accompagner ma fille Hannah, 5 ans, à la Kids Run gratuite à Jurbise. Un kilomètre à parcourir dans le parc communal : un tour pour s’échauffer, un pour se dépasser. C’était le plan. Mais la journée a commencé bien avant le coup de sifflet.
Une virée shopping… et une casquette envolée
Le matin, direction le Nike Store de Jemappes pour lui trouver une bonne paire de baskets. Puis passage au Décathlon de Mons pour compléter la tenue : short, top de course, et une casquette bleue qu’elle choisit avec soin. Elle est prête. Fière. Et moi, un peu ému de la voir si concentrée.
Mais pendant le tour d’échauffement, la casquette disparaît. Envolée. Juste avant le départ, un monsieur me la tend avec un sourire. Un petit détail, mais qui compte quand on a 5 ans et qu’on veut faire les choses bien.
Une chute au départ… et un papa en sprint
Le départ est donné. Une trentaine d’enfants s’élancent, de 5 à 10 ans. Hannah, toute petite au milieu de ce peloton, est vite dépassée, bousculée… et tombe. Je la vois au sol, je cours vers elle. Elle pleure, son genou est éraflé, son moral aussi. Mais elle se relève.
Courageuse. Déterminée. Je l’accompagne jusqu’à la ligne d’arrivée, en courant à ses côtés. Elle termine dernière. Mais elle termine. Et pour moi, c’est une victoire immense.
Une salle, des pansements… et un geste qui réchauffe
Pas de podium pour Hannah. À la place, une salle calme, un peu à l’écart : l’ancienne Orangerie du Château du Moustier, aujourd’hui salle culturelle Jacques Galant. On y demande une trousse de secours. C’est Jonathan Peleriau, l’échevin des sports de Jurbise, qui nous la remet en personne. Je soigne les petites plaies, surtout celle au genou.
Et là, sans prévenir, Jonathan revient avec un sac. Le vainqueur de l’année précédente ne l’ayant jamais réclamé, il l’offre à Hannah. Il nous invite à sortir si nous le souhaitons. C’est à ce moment-là que Florine et son papa Pascal nous rejoignent. Florine s’apprête à courir le 10 km.
Jonathan revient une seconde fois. Hannah aurait dû monter sur le podium : elle était la troisième fille de la course. Il lui tend un second sac avec un sourire. Hannah le serre contre elle comme un trésor.
Une marche tranquille… et un moment suspendu
Avant le départ officiel des coureurs, nous décidons de prendre le départ du 5 km en marchant, avec Pascal et Hannah. L’idée : profiter du parcours, de l’ambiance, et encourager les coureurs. Après environ 600 mètres, les premiers du 5 et du 10 km nous dépassent déjà. On applaudit, on encourage, et quelques instants plus tard, Florine passe devant nous, concentrée et souriante.
À peine une ou deux minutes plus tard, un coureur seul remonte le peloton à vive allure. C’est Jimmy Minet. On comprend alors qu’il a raté le départ du semi-marathon. Il pensait que le départ était à 15h, pas à 13h30. Il a donc pris le départ en retard, mais n’a rien lâché. Il rattrape 126 participants, et termine finalement 4e au scratch en 1h26’08. Les organisateurs, après avoir vérifié son chrono, acceptent de le reclasser. Une performance aussi improbable que remarquable.
Une fin de course partagée
Nous poursuivons notre marche, tranquillement et dans les derniers hectomètres du parcours, nous retrouvons Florine, qui termine son 10 km. Les deux distances se rejoignent sur la fin. On l’encourage une dernière fois, et on franchit presque la ligne ensemble. Un joli moment de synchronicité.
On profite alors de l’ombre du parc du Château du Moustier. Dans le parc, il y a aussi des terrains de pétanque, un parcours santé, un terrain de basket bleu, et une aire de jeux où Hannah s’arrête un moment pour jouer à la balançoire.
Une chaleur d’été… et celle du cœur
Il fait chaud à Jurbise. Mais l’ambiance est belle. Les organisateurs ont tout prévu pour les enfants : échauffement, exercices d’assouplissement, ravitaillement avec fruits et boissons fraîches. Des bénévoles souriants, des familles rassemblées, des enfants fiers. Même sans courir, on se sent pleinement dans la course.
Ce que je retiens
Ce jour-là, Hannah a appris que tomber, ce n’est pas échouer. C’est parfois le début d’un vrai courage. Et moi, j’ai vu ma fille se relever, sourire à travers les larmes, et recevoir un geste de bonté pure. Merci Jurbise, pour cette leçon de vie. Dans le cœur de ce samedi, il y a cette chute, cette main tendue, ce sac remis dans une salle un peu à l’écart. Et une petite fille qui, malgré les larmes, repart avec une fierté immense.
Conseils pour spectateurs (et parents coureurs)
Ce que j’ai retenu | Mon conseil personnel |
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Les Kids Run, c’est intense | Préparez les plus petits à l’agitation du départ. |
Une chute, ça arrive | Soyez là. Présent. Encourageant. C’est ce qui compte. |
Les bénévoles font la différence | Merci à Jonathan Pelerieau pour sa bienveillance. |
L’ambiance, même sans chrono | Marcher sur le parcours, c’est aussi vivre la course. |
Une casquette, c’est plus qu’un accessoire | Elle peut devenir un symbole de courage. |